La Fresque du Climat : un incontournable qui évolue

Depuis sa création, La Fresque du Climat s’est imposée comme un outil incontournable pour comprendre les enjeux du changement climatique. En trois heures, elle permet de visualiser les causes et conséquences du réchauffement climatique de façon ludique et collaborative. Aujourd’hui, avec plus de 2 millions de participants et une diffusion dans plus de 167 pays, elle est passée d’un projet pédagogique à un véritable mouvement international. Mais certains en sortaient encore plus perdus : comment transformer cette prise de conscience en actions concrètes ? Consciente de cet enjeu, la Fresque évolue en Néo-fresque.

Fresque du climat – le projet initial

Tout commence en 2015, avec Cédric Ringenbach, ingénieur et consultant en transition énergétique. À l’époque, il donne des cours sur le climat à l’ISAE-SUPAERO, une école d’ingénieurs toulousaine, et cherche un moyen de rendre les données des rapports du GIEC plus accessibles. Parce qu’il faut être honnête : lire un rapport du GIEC, c’est un peu comme essayer de comprendre les règles de Twilight Imperium à 3h du matin.

Son idée est simple : transformer ces données complexes en un jeu collaboratif où les participants doivent reconstituer les liens de cause à effet entre différentes cartes. Peu à peu avec ses élèves ce concept se structure et devient ce que l’on connaît aujourd’hui : un atelier de trois heures où l’on visualise le fonctionnement du climat, ses dérèglements et les conséquences associées.

L’objectif ? Rendre la science accessible, mais surtout provoquer une prise de conscience qui pousse à l’action. Et ça marche ! L’atelier plaît, se diffuse, et en 2018, une association dédiée est créée pour organiser son développement. À partir de là, tout s’accélère :

  • Les entreprises s’y mettent pour sensibiliser leurs employés,
  • Les écoles et universités l’intègrent dans leurs cursus,
  • Les collectivités locales s’en servent comme outil pédagogique,
  • Et bien sûr, de nombreux citoyens organisent des ateliers bénévoles pour diffuser cette connaissance.

D’un projet expérimental en salle de classe, la Fresque du Climat est devenue un mouvement international, traduite en plus de 45 langues et animée par plus de 89 000 fresqueurs à travers le monde.

Mieux encore, ce succès a inspiré une avalanche de nouvelles fresques, chacune dédiée à un enjeu spécifique : énergie, numérique, biodiversité, économie circulaire… Aujourd’hui, il existe des fresques pour quasiment tout.

Les évolutions de la fresque du climat

La fresque a connu plusieurs ajustements de son contenu, du rajout de quelques cartes conséquences au changements de la carte 42. Ah, la carte 42… Véritable caméléon du jeu, elle a changé trois fois de sujet :

Les cartes finales de la fresque du climat, représentant les conséquences de l'activité humaine
  1. Le ralentissement du Gulf Stream,
  2. Les hydrates de méthane,
  3. L’accroissement des inégalités (version actuelle).

Bref, même la carte 42, pourtant symbole de la réponse ultime à la vie selon H2G2, n’a pas échappé aux mises à jour.

Au-delà des cartes, la Fresque a aussi évolué dans sa structure :

  • Meilleure gestion du temps,
  • Affinage des explications pour les animateurs,
  • Et plus récemment… une grosse refonte du format en décembre dernier.

Et c’est là que ça devient intéressant.

La refonte de décembre 2023 : des solutions au cœur de la Fresque

Jusqu’à récemment, la Fresque se terminait par un débriefing et un temps d’échange sur les émotions suscitées par l’atelier. Mais le problème, c’est qu’après trois heures à comprendre l’ampleur du problème climatique, on repartait souvent en se disant “OK, mais je fais quoi maintenant ?”.

La nouvelle version, la « néo-fresque« , change la donne :

Les trois heures d’atelier intègrent désormais une heure dédiée aux leviers d’action.
Plutôt qu’un simple débrief, on passe à un format plus concret et positif.
Les participants sont guidés pour identifier des actions réalisables à leur échelle.

Autrement dit, on ne se contente plus de comprendre le problème : on explore directement comment y répondre.

Ce changement rend l’atelier plus dense, mais aussi plus engageant. En sortant, au lieu de rester sur un constat d’impuissance, les participants ont des pistes concrètes pour agir.

Et ça, c’est une véritable révolution dans la manière qu’à la fresque de sensibiliser. Parce qu’on le sait : comprendre un problème ne suffit pas à changer les comportements. Il faut des outils, des actions concrètes, et une dynamique de groupe pour enclencher un véritable changement.

Avec cette nouvelle version, la Fresque du Climat ne se contente plus de sensibiliser : elle crée les conditions pour passer à l’action.

La fresque du climat, un outil qui continue d’évoluer

Sept ans après sa création, la Fresque du Climat continue de s’adapter.

Elle est passée d’un simple jeu pédagogique à un mouvement international, et aujourd’hui, elle franchit une nouvelle étape en intégrant l’action au cœur de son processus.

Bien sûr, elle n’a pas fini d’évoluer. Elle a marqué le début d’un concept – les fresques – qui n’est pas près de s’arrêter. De nouvelles améliorations viendront, des fresques continueront d’émerger, et la sensibilisation par le « jeu » gagnera du terrain.

Mais une chose est sûre : si vous n’avez jamais fait de Fresque du Climat, c’est le moment de vous y mettre. Et si vous l’avez déjà faite il y a quelques années, suivez mes articles, car je vais présenter d’autres fresques, et peut-être qu’un autre atelier vous tentera davantage ? Sinon, allez faire la néo-fresque du climat : une piqûre de rappelle ne fait jamais de mal, et vous serez surpris de voir les nouveaux changements.

Parce que, comme le climat… elle ne reste jamais figée.

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